Dans le respect de l'anonymat et de la confidentialité, Trampolino offre un espace d'écoute et de parole "vraie" où l'enfant est lui aussi accueilli comme une personne à part entière, où on lui parle de ce qui le concerne, où il pourra s'essayer en douceur à l'autonomie, au respect des autres, se confronter aux lois de la vie en société en présence de son parent sur lequel se fonde sa sécurité affective.

C'est le sens de tous ces lieux de parole qui se développent dés la maternité, en P.M.I., en crèche, en halte-garderie , en école de parents... et lieux d'accueil parents-enfants qui occupent une place importante dans ces démarches visant la prévention des difficultés affectives et relationnelles en les accompagnant dans l'établissement de ces tous premiers liens dont on sait aujourd'hui à quel point ils vont être déterminants pour les enfants dans le fondement de leur identité, leur façon d'être au monde et leur insertion sociale.

Face aux modifications majeures auxquelles les familles sont aujourd'hui confrontées : ruptures culturelles et affectives, perte des repères traditionnels, les parents sont mis à l'épreuve et ne disposent pas toujours de repères sûrs pour poser clairement la loi dans un environnement peu porteur.

Le cadre structuré et original des lieux d'accueil parents-enfants, la présence des accueillants veillant au respect des règles ont une fonction contenante et sécurisante qui, sans visée normative ni thérapeutique, favorise l'accession à l'autonomie et à la socialisation.

Les échanges avec d'autres parents et d'autres enfants, avec les accueillants qui les aideront à "mettre en mots" les tensions émotionnelles amènent les parents à renouer avec leur propre histoire, à découvrir autrement leur enfant pour revitaliser leur créativité et mobiliser positivement leur capacité d'être parents.

Parmi les familles accueillies certaines rencontrent de grandes difficultés. Elles peuvent trouver ici un soutien nécessaire pour structurer leur quotidien et penser un projet de vie avec leur enfant. Elles s'appuient sur cet accompagnement pour se dégager de la répétition de ce qu'elles ont vécu, trouver des alternatives au passage à l'acte violent et sortir de l'isolement en recréant des liens sociaux. Il y a lieu en effet, face aux difficultés rencontrées et à certaines limites des stratégies et des aides habituelles, de développer des approches qui soient davantage inscrites dans l'ordre de la rencontre et de la réciprocité plutôt que celui du conseil et de l'injonction et dans lesquelles les parents se sentent reconnus, considérés comme des partenaires auprès de leurs enfants et comme des citoyens dans leur quartier.

Les familles monoparentales ou récemment immigrées, qui ont, elles aussi des difficultés bien spécifiques, trouvent à travers les échanges entre parents réunis par des préoccupations communes autour de l'enfant, un climat de respect et de tolérance qui permet "aux différences" de devenir source d'enrichissement mutuel.

C'est sur le modèle des Maisons Vertes de Françoise Dolto que Trampolino accueille parents et enfants toujours plus nombreux... Rencontre avec Caroline, accueillante à Trampolino.

C'est un endroit où l'on accueille les enfants de 0 à 4 ans accompagnés d'un "adulte tutélaire" (adulte que l'enfant connaît et qui fait autorité pour lui, la mère le plus souvent) sur le modèle de la Maison Verte de Françoise Dolto. Enfants et parents y rencontrent d'autres enfants et d'autres adultes en sécurité, se rassurent, se questionnent, explorent d'autres modes relationels, découvrent de nouvelles façons, ajustent leurs relations... C'est un endroit où l'enfant peut se confronter à des règles, se frotter à l'autre, trouver son espace, s'affirmer, négocier. La question de la distance "juste" entre le parent et l'enfant, entre fusion et rejet ou indifférence, celle de la confiance à consolider, à construire ou à réparer y est interpellée par l'échange, la rencontre, la confrontation à l'autrel'exploration du monde, des autres... De nombreux enfants vivent en duo fermé avec leur mère, Trampolino est un lieu contenant qui fait tiers. On y accompagne parents et enfants dans le tissage de liens entre eux et avec d'autres adultes et d'autres enfants, bref c'est un lieu d'humanisation... Deux accueillants sont là pour écouter ce qui est dit exmplicitement, essayer d'entendre ce qui cherche implicitement à se dire, tenter de mettre des mots sur ce qu'il perçoivent, sur ce qu'ils imaginent des ressentis, des besoins, des désirs, des valeurs, des rêves, des espoirs, proposer du sens à des comportements qui déroutent , qui inquiètent, qui perturbent... "Juste" être là, avec et à côté, sans porter de jugements, ni donner de conseils, encore moins de prescriptions, ni même proposer d'animation. Un peu à la fois, au fil du temps, un ajustement se fait. C'est sans doute pour cela que la structure porte le nom de "Trampolino": saut, tremplin, envol... Trampolino est un lieu où la mixité sociale et culturelle est réelle. Même si nous constatons régulièrement des périodes de fréquentation à dominante culturelle ou sociale : périodes de fréquentation à dominante maghrébine, de femmes voilées, d'enfants porteurs de handicap, ou de familles européennes... Ce qui s'explique vraisemblablement par le besoin de sécurité qui pousse naturellement les personnes à aller vers ce qui leur ressemble... Des personnes très différentes se rencontrent, se côtoient et échangent pour le plus grand enrichissement de tous. Trampolino est un lieu de rencontre et de tissage de lien social. Des personnes éloignées de leur famille parfois en rupture avec elle, seuls avec leur(s) enfant(s), se font des ami(e)s à Trampolino par exemple.

Les enfants de 0 à 4 ans de tous horizons socioculturels. Certains parents cherchent des endroits pour que leur enfant rencontre d'autres enfants, beaucoup arrivent par le biais du "bouche à oreille", ami(e)s, voisin(e)s, P.M.I., médecin, ...

- L'anonymat : l'anonymat induit qu'il n'y a pas de lien avec les services sociaux, pas de suivi social. Tout peut se dire, il n'y a aucun tabou. A son arrivée on inscrit sur un tableau le prénom de l'enfant, son âge et le lien qu'il a avec la personne qui l'accompagne : Julien 2 ans et papa, ou nounou. C'est l'enfant qui vient accompagné de sa maman, de son papa... et non l'inverse et c'est la relation qui est accueillie.

- La gratuité qui permet l'accès libre à chacun. En même temps une participation symbolique est proposée permettant aussi à chacun de s'acquitter, de s'impliquer, de s'investir dans le lieu, dans ce qu'il y a à y vivre, à y recevoir, à y échanger... Il s'agit souvent d'un paquet de gâteaux, de café à partager, ou une pièce dans la tirelire, ce qui peut être aussi un coquillage, un dessin, une fleur , une décoration...

- La ligne rouge qui délimite l'accès au tapis sur lequel sont installés les tout-petits et que l'on ne franchit pas avec ses chaussures... Ligne rouge qui questionne les représentations et le rapport à la règle de chacun : le sens , le respect, la loi... Les enfants qui la franchissent par provocation ouverte, par jeu, ou encore "l'air de rien"... "par inadvertence"... y testent la consistance de l'adulte, celle du parent, celle des accueillants... Certains parents s'arrangent avec la règle en apportant des chaussons !

- Un tablier mis à disposition pour les jeux d'eau

- La limite d'âge à 4 ans constitue bien sûr une règle très souvent questionnée. Elle aussi joue son rôle symbolique de passage.

- D'autres règles moins formelles sont négociées selon le bon sens et le seuil de tolérance de chacun : lancer des jouets, courir, jeter des jouets ou ballon de la mezzanine, se tenir debout sur le toboggan...

- Enfin une dernière règle spécifique au lieu et importante pour la sécurité de l'enfant, est que durant toute la durée de l'accueil, il sait qu'il reste toujours accompagné par la personne qui fait référence pour lui. Règle qui interroge la question de l'autorité pour le parent : comment se "faire obéir" de l'enfant quand vient le moment du départ autrement que par le chantage habituel "moi je m'en vais, toi tu restes là...".

C'est une association loi 1901. Elle a été crée en 1994 avec le soutien de la P.M.I. Elle reçoit des financements publics (commune de Villeneuve d'Ascq - C.A.F. - Conseil Général - C.U.C.S.). Ce qfinancements interrogent la question de l'anonymat car qui dit financement dit évaluation. Alors, il faut se justifier. Nous avons un livre d'or et on nous demande seulement, pour l'instant, le nombre d'enfants accueilliset leur lieu de résidence. Le Conseil d'Administration est composé de 6 personnes bénévoles. Les huit accueillants sont salariés et ils sont tous professionnels de la petite enfance et/ou de la relation. Nous nous présentons par nos prénoms et en tant qu'accueillants. Nous sommes toujours deux accueillants par accueil mais pas toujours les mêmes duos, nous tournons. Nous accueillons les familles, trois demi-journées par semaine. Enfin un psychanalyste extérieur, salarié également, assure la supervision de l'équipe une fois par mois.

Je suis venue pour la première fois avec une amie qui m'a conseillé de ramener mon bébé à Trampolino où on peut rester anonyme, gratuit. J'ai bien aimé ce petit endroit où les accueillants sont chaleureux et gentils, chose qu'on ne trouve pas dans les autres espaces de jeux. Je veux par ce petit mot remercier tous les accueillants responsables et surtout les fondateurs de ce lieu qui nous a apporté un grand soulagement dans ce froid du Nord.

J'apprécie beaucoup de venir avec mon fils dans un endroit comme Trampolino. Ce lieu lui permet de découvrir toutes sortes de jeux et de rencontrer d'autres enfants, ce qui me paraît très important. Moi même, je peux parler de ce que je vis avec mon enfant avec des personnes qui ont un vrai regard et une expérience des jeunes enfants. Parfois, ces personnes m'aident à adopter les bons comportements envers mon fils. Je ne retiens que du positif de Trampolino et j'encourage les mamans que je connais à le découvrir.

J'aime venir à Trampolino avec ma fille car j'apprécie les jouets que l'on trouve là bas. Ces jouets, malheureusement, on ne les retrouve plus dans les magasins de jouets actuels. "Ce sont des antiquités !" lol ! Egalement, ce que j'apprécie c'est le fait de rester en compagnie des enfants car la halte garderie fût un échec pour ma fille. Dès que je partais, c'était la cata ! En période d'hiver, Trampolino est très pratique du fait que les enfants peuvent jouer ensemble, au chaud, et passer des moments agréables avec des jeux d'extérieurs comme le toboggan. A Trampolino, on y rencontre d'autres enfants et leurs parents avec qui on peut partager beaucoup de choses (expériences avec les enfants, anecdoctes,...) A souligner également la gentillesse, la bonne et agréable compagnie des animateurs/trices. Bravo à vous tous et surtout longue Vie à TRAMPOLINO !!

J'apprécie énormément Trampolino, mon fils apprécie énormément ce moment où il peut jouer avec pleins de jouets avec maman et pleins d'autres enfants. J'apprend à échanger avec d'autres enfants et d'autres adultes tout en étant rassurer par la présence de maman, à respecter des règles et à interagir avec d'autres c' super. Et ma maman a le temps que pour jouer avec moi et elle peut demander conseil aux accueillants si elle se pose la moindre interrogation sur les enfants et échange des "astuces" entre parents et çà on en a besoin, d'échanger nos expériences. Mon fils aimait à fréquenter ce lieu et d'autres du même principe et cela a facilité son entrée à l'école maternelle et je pense que c'est aussi très très très agréable pour les mamans et les papas d'être en contact avec d'autres adultes, de ne pas être enfermé dans la relation 100% Maman-Bébé et voir du monde.

L'équipe d'accueillants régule avec les parents le nombre de présents en cas d'affluence excessive.

C'est gratuit mais chacun est libre de participer à sa façon à la vie du lieu !

Non, chacun est libre de venir à l'heure qu'il souhaite, le temps qu'il souhaite, lors des trois demi-journées d'ouverture.

Non, la fréquentation est totalement libre. Aucun contrôle n'est exercé sur la régularité de fréquentation. Chacun vient à son rythme, selon ses envies et ses besoins. Il est possible de venir lors de toutes les ouvertures si on le souhaite.

Grâce à l'anonymat, aucune dossier n'est constitué sur les familles et aucun renseignement n'est transmis à l'extérieur, en particulier aux services sociaux. Enfin, s'il arrive que les travailleurs sociaux accompagnent une famille pour lui faire connaître le lieu, ils ne peuvent rester présents pendant la durée de l'accueil.

Pas du tout, toute personne se présentant accompagnée d'un enfant de moins de 4 ans est accueillie quelle que soit son origine géographique. Et les futurs parents sont aussi les bienvenues !

En priorité ses parents : papa, maman ou les deux ensemble, ses grands-parents, l'assistante maternelle ou tout adulte proche de l'enfant à qui ses parents l'ont confié. Les frères et soeurs de l'enfant sont accueillis également s'ils ont moins de 4 ans ou plus de 18 ans en tant qu'adulte accompagnant.

Oui, s'il y a un lien de parenté ou de proximité avec l'enfant.

Nous estimons qu'à partir de 4 ans, l'enfant a suffisament grandi et développé son autonomie pour être en capacité de vivre de façon positive des moments de séparation et s'intégrer dans des groupes d'enfants de son âge, sans avoir besion de la présence de ses parents (à l'école par exemple).

La présence d'un accompagnant est nécessaire durant toute la durée de l'accueil.